Que devient la formation ?
Dématérialisée, accessible à n’importe quel moment depuis n’importe où, la formation s’est pliée à une exigence de digitalisation massive.
Le principe étant le suivant : la technologie est un progrès et personne ne peut avoir envie d’aller contre le progrès.
Il est vrai que certaines formations ne nécessitent pas de suivi en présentiel ou d’un accompagnement important et l’utilisation d’une plateforme que l’on suit à notre rythme permet ainsi de démocratiser l’accès à la formation en en facilitant les modalités d’apprentissage.
Pour autant, la recherche de la facilité et de l’accessibilité doit-elle devenir la grande priorité de la formation ?
Aujourd’hui de nombreux organismes de formation se sont transformés en vendeurs de produits et proposent des recettes miracles aussi dangereuses qu’illusoires. Avec des phrases accrocheuses telles que « Formez-vous en 6 semaines » (sur des métiers demandant parfois plusieurs années d’études), « Trouvez le métier de vos rêves », « Changez de vie en 2 semaines » on se pose clairement la question quant à la qualité du contenu proposé car il est inconcevable de changer de vie et de métier avec facilité.
Lorsqu’on invite les personnes à penser ainsi la catastrophe est proche. Croire en soi et ses capacités représente un excellent levier de motivation et d’action mais il faut aussi y mettre les moyens. Les possibilités sont immenses mais elles impliquent des sacrifices et/ou des compromis qu’il faut être capable de tenir.
Souvent, la variable temps jouera un rôle central. Ne dit-on pas que Paris ne s’est pas fait en un jour ? Parfois, derrière des adages un peu surannés se cachent des trésors de vérité.
Evidemment, on vous contera toujours des récits de personnes au parcours exceptionnel mais ces derniers restent à la marge.
Loin d’être réactionnaire l’objectif de cet article est de questionner notre rapport à la formation.
En effet, n’est-il pas dangereux de penser que tout être facile, immédiat et consommable ?
En tant qu’action de formation, le Bilan de compétences n’échappe pas à ce principe de consommation. De nombreuses personnes sont alors déçues par leur bilan de compétences mais sachez qu’il est illusoire de penser qu’un logiciel ou un conseiller puisse vous trouver le métier de vos rêves. Ce mensonge encourage les personnes à se lancer alors qu’elles ne sont pas prêtes à investir du temps et de l’énergie pour questionner leur vie professionnelle et déterminer les futures orientations qu’elles prendront.