Les vertus de la méfiance.
Avec la création du CPF, l’individu est devenu autonome dans la gestion de sa carrière dans la mesure où il dispose désormais de fonds monétaires qu’il peut mobiliser à tout moment et avec son seul accord pour financer des formations. Sur le papier, tout semble rose.
Pourtant, il faut comprendre que cette autonomie s’accompagne d’une responsabilité forte. En effet, c’est à la personne qu’il revient par conséquent d’identifier ce qu’elle veut faire et auprès de quel organisme elle souhaite le faire.
L’offre de formation étant plurielle, il devient difficile de s’y repérer car c’est bien connu chaque secteur d’activités à son propre langage et ses subtilités. Ainsi lorsqu’on est extérieur à ce domaine, comment choisir ?
S’ajoute à cela qu’une grande partie des formations excéderont le montant disponible sur votre CPF. L’objectif est de ce fait d’aller chercher des financeurs qui pourront co-financer votre projet de formation. Sachez que ces derniers vous soutiendront davantage si vous êtes passés par une phase de formalisation de votre projet. Dans ce cadre, vous pouvez contacter et rencontrer un CEP (un conseiller en évolution professionnelle), réaliser un bilan de compétences ou les deux, ces dispositifs étant souvent très complémentaires.
Il va de soi que pour les formations très courtes, vous n’avez nullement besoin de déployer toute cette ingénierie de parcours.
Sans dramatiser ni vous effrayer, il est essentiel d’avoir un esprit critique sur le sujet de la formation.
Le but de cet article est de vous donner des conseils et des exemples de critères d’analyse afin de poser votre réflexion.
Avant de vous lancer dans une formation quelle qu’elle soit, assurez-vous que celle-ci constitue un moyen pour développer votre carrière et non une fin.
- Demandez par exemple à l’organisme de formation s’il pratique un test de positionnement. Ce dernier permet d’évaluer vos acquis et compétences et de déterminer ce dont vous avez besoin dans la formation à suivre et ce au plus juste. Le test de positionnement est là pour personnaliser votre accès à la formation. Il peut ainsi donner lieu à des dispenses d’enseignement. Cette procédure étant nouvelle de nombreux organismes y viennent.
- Vérifier l’insertion professionnelle des anciens stagiaires. En effet, que la formation offre beaucoup ou peu de débouchés l’essentiel est de s’engager en connaissance de cause.
- Enfin, méfiez-vous des organismes de formation trop promptes à vous faire signer et qui se disent agrées par le CPF car cela ne veut rien dire. Ils ont simplement des formations qualifiantes ou certifiantes et donc financées par le CPF. Cela s’arrête là. En effet, certains organismes peu scrupuleux indiqueront qu’ils vous sensibilisent à l’usage et au fonctionnement de votre CPF. Cependant sachez que le CPF dépend de la caisse des dépôts et consignation et il se distingue par conséquent des organismes de formation privés. Pour identifier rapidement cette fraude, le logo CPF sera par exemple plus visible que leur propre nom d’organisme preuve qu’ils se positionnent en relais des pouvoirs publics et non en organismes privés ce qui est pourtant leur place.
Vendre une formation n’est absolument pas dérangeant mais les procédés pour le faire en disent long sur la transparence de l’organisme.
Tous ces critères ne sont évidemment pas exhaustifs mais j’espère qu’ils vous permettront de lever le voile sur certains rouages de la formation professionnelle.